Le Baladeur, ce fidèle compagnon

Bien avant l’avènement des micros MP3 qu'on arbore aujourd'hui aussi ostensiblement qu'un vulgaire pendentif, nous avons connu dans les années 80 - 90, un objet qui était bien plus que ce que sa vulgaire apparence laissait paraître, c'était bien souvent un fidèle compagnon, qu'on pouvait transporter partout et qui nous tenait compagnie tout le temps : en attendant le bus, pendant les trajets et je ne sais combien d'autres situations, je veux parler du mythique Walkman ou baladeur.




Né en 1979 chez Sony, la première fonction du baladeur "Walkman" est la lecture des cassettes audio, dites "K7".




Autant dire que quand on partait en voyage et qu'on voulait amener tous ses artistes favoris, il fallait au minimum une boite à chaussures pour tout transporter.

Et pourtant une fois les pîles LR6 enclenchées, le clip ceinture accroché et le casque "serre-tête" enfoncé sur notre boite crânienne, le bonheur pouvait commencer !


La coolitude était renforcée par un classique utilisé à outrance : le mot "Sports" écrit en toute lettre.




Avant de lancer la musique, il fallait aussi passer par le rituel du réglage de la longueur du casque. Cela demandait toute l'agilité de l'équilibriste pour avoir l'oreillette droite au même niveau que la gauche.

Bien sûr, il y avait bien quelques inconvénients lors de la lecture d'une cassette, ainsi il n'était pas rare que sans prévenir la chanson que nous écoutions se mettait soudainement à émettre des sons étranges, véritables échos des enfers, pour finir par se bloquer.
Nous ouvrions alors fébrilement le compartiment cassette et retrouvions sans explication logique la bande magnétique déroulée parfois sur une distance surprenante.
Il ne restait alors plus qu'à appliquer la méthode ancestrale : prendre un crayon à papier, l'insérer dans le roulement de la cassette et mouliner comme un teubé... et si possible dans le bon sens.

Comme on n'arrête pas le progrès technologique, le baladeur, au fils des années, s'est rapidement étoffé de plusieurs options, parfois géniales, parfois inutiles, en voici un rapide panorama :

- La radio : Idéal pour écouter Tabatha Cash sur Sky Rock le soir dans son lit, bien caché des parents.

- L'autoreverse : Une fois arrivé à la fin d'une face, la lecture de la cassette continuait automatiquement sur la deuxième grâce à un ingénieux deuxième moteur. Tout ça pour éviter de tourner la cassette à la main. C'était donc de la pure fainéantise ! N'empêche que si tu n'avais cette sacro-sainte option écrite sur ton baladeur, tu passais pour un con auprès de tes camarades.

- La touche REC : Véritable piratage avant l'heure du piratage, la touche REC reposait sur un principe simple mais qui demandait la patience et la sagesse du bouddha : il fallait rester à l'écoute pendant des heures et des heures sur une radio, et dès que l'animateur annonçait LA chanson désirée avoir le réflexe d'appuyer au moment exact sur la touche REC pour ne pas louper le début, et prier le ciel pour que le morceau ne soit pas interrompu avant la fin par une pub.
C'était un cauchemar !

- La Megabass : N'ayant jamais fait la moindre différence avec cette option enclenchée, ou sans, je serai bien incapable d'en dire quelque chose, si ce n'est qu'elle ne devait pas être bien utile...

- AVLS :  C'est la limitation automatique du volume sonore. Véritable Satan pour certains, j'étais pour ma part ravi de l'apparition de cette option qui a supprimé la sempiternelle menace des parents : "Attention, à force d'écouter ce truc, tu vas devenir sourd !"


Mais que de bons souvenirs avec ces baladeurs :


Avoir son propre baladeur : c'était la première revendication d'autonomie envers ses parents, c'était affirmer au yeux du monde ébahi sa propre identité musicale, c'était une occasion en or de ringardiser ses camarades en ayant des options que les malheureux n'avaient pas encore, c'était emporter partout son univers sur soi ...bref, c'était juste énorme.

Le baladeur est mort avec la cassette audio, brutalement et injustement, dans le début des années 2000.



Il s'en suivra son petit frère, le Discman qui repose sur le même principe mais avec des CD :


Pourtant, malgré une supposée supériorité au niveau de la qualité sonore, de par mon expérience, le Discman était bien moins séduisant que son aîné car il ne fallait ni le brusquer ni trop bouger en l'écoutant car on faisait alors systématiquement sauter la piste en cours.

De toute façon, il ne survivra pas longtemps lui non plus, puisque l'avènement du dématérialisé a définitivement scellé le destin de nos braves petits baladeurs.





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