Retour cette semaine sur un ovni des cours de recrée, un objet dont le concept génial n'a d'égal que son inutilité abyssale.
Et pourtant cet objet a fait un tabac énorme dans la fin des années 80, au point qu'il refait surface (pour le moment timidement) de nos jours.
Je veux parler de la puce sauteuse.
L'objet en lui même est certainement le plus simple jamais crée par l'industrie du jouet : un morceau de caoutchouc rond dont le centre est incurvé.
De cette forme basique survient un miracle de la physique : au bout de quelques secondes, l'objet "saute" et s'élève dans les cieux au grand émerveillement des enfants bouches bées.
Devant un tel tour de magie, la folie a rapidement gagné de nombreuses cours d'écoles car tout le monde voulait "sa" puce, histoire d'en découdre avec ses camarades en prouvant par A+B qu'elle sautait plus haut que celles des autres.
C'est dans cet esprit bon enfant que s'effectuaient les ancêtres des "battles", dans des défis ou les participants rivalisaient de mauvaise foi pour déterminer la hauteur des sauts réalisés.
Puis vint la révolution...
Alors que les modestes enfants de prolétaires se contentaient d'une puce de 3 cm, l’innovation technologique mit rapidement au point une puce, non pas de 4, mais de 5 cm.
Pour bien souligner son caractère exceptionnel et ambitieux, exit les couleurs flashy comme le rose bonbon ou le vert fluo réservées désormais aux chétives petites puces, la mastodonte est noire, épurée et design.
Une fois prise en main, on a tôt fait de se rendre compte du potentiel destructeur de la bête.
D'ailleurs, il est à noter que le petit jeu qui consistait à se faire sauter les puces sur les membres (bras, front ou autres...) était désormais fortement déconseillé sous peine de bleu.
Bref, je me souviens que le premier qui a rapporté la première "puce géante" avait été perçu comme l'égal d'un demi-dieu pendant toute la journée. Il a pu humilié allègrement tous ses petits copains, enfin...pas tout à fait...
Car malheureusement, les puces géantes n'ont jamais tenu leur promesse car elles restaient souvent bloquées sans jamais sautées, ce qui était extrêmement énervant, comme quoi le proverbe qui vante les petites travailleuses aux grandes fainéantes se vérifie une fois de plus.
Dernier détail amusant, à l'époque une "puce classique" était commercialisée au tarif de 2 francs, la puce géante valait 5 francs, aujourd'hui il vous faudra débourser la bagatelle de 3 euros pour la première et 15 euros pour la seconde...
Et oui tout augmente et les modes éphémères ne font pas exception...
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